jeudi 29 novembre 2012

On vous demande votre avis !

2 dossiers d'enquête publique à voir absolument :

  1. l’un pour leprojet Sablières prenant fin le 12 décembre (Centre Commercial aux frontières d’Ytrac)
  2. l'autre très attendu de la déviation de Sansac-de-Marmiesse, l'enquête publique préalable à Déclaration d’Utilité Publique ici (format pdf - 13.3 Mo) et ses Annexes (format pdf - 3.8 Mo).

Venez prendre part à ces enquêtes et indiquez votre opinion pour tenter d'influer sur les choix qui seront fait. N'hésitez pas à aller sur le site officiel des services de l'état ici.

Bonne lecture.

jeudi 22 novembre 2012

Invitation au voyage ...


Dans le cadre d'une mobilité soutenable, le voyage en vélo est idéal ...
"Pour être véritablement stimulant, un voyage, tout comme une vie, se doit de reposer sur une solide base d’insécurité financière. Sinon, vous êtes condamnés à une traversée routinière, celle que connaissent les gens qui jouent avec leurs yachts… les plaisanciers, comme on les appelle. Le voyage appartient aux marins, aux nomades de ce monde qui ne peuvent ou ne veulent pas rentrer dans le moule. Si vous envisagez un voyage et que vous en avez les moyens, abandonnez l’idée jusqu’à ce que la roue tourne. Alors seulement vous comprendrez ce que signifie le voyage. « J’ai toujours voulu naviguer sur les mers du Sud, mais je ne peux pas me le permettre. » Ce que ces personnes ne peuvent pas se permettre, c’est de ne pas partir. Ils sont empêtrés dans la discipline cancéreuse de la sécurité. Et ce culte de la sécurité nous enferme dans la routine : en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nos vies ont disparu. De quoi un homme a-t-il vraiment besoin ? Quelques kilos de nourriture chaque jour, un peu de chaleur et un abri, un mètre quatre-vingt dans lequel s’allonger… et une quelconque forme d’activité qui fournira un sentiment d’accomplissement. C’est tout. C’est tout, dans le sens matériel. Mais notre système économique nous fait subir un lavage de cerveau, et nous finissons enterrés sous une montagne de factures, de dettes, de gadgets innombrables et de jouets qui détournent notre attention de la plus pure imbécillité qu’est cette comédie. Les années passent à la vitesse de l’éclair, les rêves de jeunesse s’estompent, recouverts de poussière, sur l’étagère de la patience. Avant qu’on ne s’en aperçoive, la tombe est scellée. Mais alors, où est donc la réponse ? Dans le choix. Que préférez-vous : la faillite du porte-monnaie ou la faillite d’une vie ? "

Sterling Hayden

lundi 19 novembre 2012

La Santoire bientôt en tuyaux ?

Après les grandes rivières du Cantal (Truyère, Dordogne, Rhue, Cère, Maronne) c'est au tour du réseau secondaire de payer l'addition. La Santoire, cette magnifique rivière sauvage du Cantal vient d’être livrée aux pelleteuses.

Affluent de la Rhue, sur le bassin versant de la Dordogne, la rivière est classée en « bon état » écologique et en « réservoir biologique » par le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du bassin Adour Garonne.

La Santoire en aval de  Saint-Bonnet de Condat, là où les travaux sévissent. Bientôt un vieux souvenir...
 Contre l’avis de tous ses services, le préfet du Cantal a décidé le 30 octobre 2007 d’autoriser la construction d’une microcentrale.

L’Etat n'a pas été capable de préserver notre capital écologique remarquable, et a préféré la production de quelques kilowattheures. Après des décennies du tout électrique, on n'est pas prêt à réduire notre consommation d’électricité.

La préservation de ce joyau auvergnat n’intéresse a priori pas notre administration.

Le barrage devrait produire annuellement au mieux 0,5 % de la production hydroélectrique totale de la Dordogne, une rivière qui a déjà payé un lourd tribut ....

Les environnementalistes s’étaient mobilisés depuis 2004 pour sauver la Santoire avec Epidor, le Comité de rivière Dordogne, la Fédération de Pêche du Cantal, Dordogne Vivante et bien sûr la FRANE. Un recours avait été déposé sans succès. Le respect du Droit de l’Environnement n'est pas encore à la hauteur des défis que nous devrons relever.


En prenant exemple sur ce qui a été possible pour la « Loire vivante », il est plus qu''urgent que chacun s'interroge pour se (re)mobiliser pour que notre message se face entendre avec force afin de plus perdre dans ce genre de combat.


Barrage percé de la Bromme (12). Une rivière qui a retrouvé son cours naturel...



vendredi 16 novembre 2012

L'avenir du loup s'assombrit avec celui des Parcs nationaux...


Revenu naturellement en France en 1992, le loup est dans nos alpages et entend bien y rester.
Rien que pour 2011, on lui attribue la mort de près de 5 000 moutons et plus de 4 500 depuis début 2012. Pour une population estimée à 250 loups adultes répartis dans douze départements, cela fait un beau tableau de chasse. Conséquence : alors que la sauvegarde de l'espèce, protégée par la convention de Berne (1979) et la directive européenne Habitats, faune et flore (1992), a longtemps prévalu, les voix s'élèvent, de plus en plus nombreuses, pour demander son exclusion des alpages. Voire des parcs nationaux.
A l'issue de son conseil d'administration, tenu jeudi 18 octobre à Florac (Lozère), le parc national des Cévennes a ainsi décidé à la quasi-unanimité que la présence du prédateur n'était pas "compatible avec les techniques d'élevage mises en oeuvre sur le territoire du parc".
"BIODIVERSITÉ"
"Nos systèmes d'élevage produisent de la biodiversité. La présence du loup remettrait en cause cette biodiversité. Nous avons fait notre choix", a précisé son président, Jean de Lescure. Les administrateurs souhaitent la révision du plan d'action national sur le loup, la définition de zones d'exclusion et la possibilité de réaliser des tirs de défense dans la zone cœur du parc.
De quoi mettre du baume au coeur des éleveurs du Causse Méjean, en première ligne face au prédateur, qui ont créé début septembre un collectif demandant que"le loup disparaisse de Lozère". Et de quoi susciter l'indignation des défenseurs de la nature, qui rappellent que les coeurs des parcs nationaux représentent les seuls 0,5 % du territoire français où la faune et la flore sauvages sont strictement protégées.
Le parc des Cévennes, certes, présente des particularités : c'est le seul parc national français situé en moyenne montagne, et c'est le seul en métropole dont le cœur est habité et exploité par des résidents permanents. Sa prise de position n'en pourrait pas moins faire des émules.
"DÉBAT"
Dans un communiqué diffusé le 31 octobre, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) des Savoie et les Jeunes agriculteurs de Savoie et Haute-Savoie annoncent ainsi avoir saisi le parc national de la Vanoise et les parcs régionaux du massif des Bauges et de la Chartreuse "pour qu'à l'instar de la position prise par le parc national des Cévennes, un débat ait lieu au sein de leur conseil d'administration". Débat jugé d'autant plus légitime qu'il s'inscrit dans le droit fil de deux récentes propositions de loi.
La première, déposée le 10 octobre à l'Assemblée nationale par une vingtaine d'élus UMP, vise à autoriser les éleveurs "à tirer sur tout loup menaçant leurs élevages", y compris au coeur des parcs nationaux.
La seconde, déposée le 16 octobre par une quinzaine de sénateurs RDSE, propose de créer des zones d'exclusion pour les loups, dans des limites définies chaque année par arrêté préfectoral, sur les communes "où l'on constate des dommages importants causant une perturbation de grande ampleur aux activités pastorales". Leur abattage y serait autorisé indépendamment du prélèvement défini au niveau national, sans toutefois "menacer la présence du loup sur notre territoire".
Ces propositions seront-elles retenues par le nouveau groupe national loup, dont la constitution a été arrêtée mi-octobre, et qui aura pour tâche d'adopter le plan national de gestion de l'espèce pour les années 2013-2018 ?
"Le nouveau plan loup devra s'inscrire dans une phase de gestion et de régulation, avec des objectifs d'élevage que nous voulons absolument préserver", a indiqué Delphine Batho, ministre de l'écologie et du développement durable, lors de la mise en place de ce groupe. Quelles que soient les modalités retenues, il est donc clair qu'une étape est en train d'être franchie. Et que la régulation des effectifs lupins est désormais à l'ordre du jour.
"A l'évidence, l'orientation principale du prochain plan loup est d'abattre le maximum de loups, sans annoncer aucune mesure supplémentaire de protection, ni de formation des éleveurs à l'utilisation des moyens de protection existants", s'insurge Jean-François Darmstaeder, président de Ferus.
TIRS "ÉDUCATIFS"
Spécialisée dans la défense des grands prédateurs (ours, loup, lynx), cette association ne s'oppose pas à des tirs "éducatifs", non létaux, de défense ou d'effarouchement. Mais elle demande qu'aucun tir de prélèvement ne soit autorisé dans le Jura, les Vosges et la Lozère : des zones, précise M. Darmstaeder, "où seuls quelques loups ont été signalés, ce qui signifie que leur recolonisation n'est pas encore terminée".
"Je peux comprendre que le loup n'ait pas sa place dans les estives, mais si on commence à le traquer dans le cœur des parcs naturels, alors où est sa place ?", s'interroge Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), pour qui "il faut changer en profondeur les méthodes pastoralistes et mettre en oeuvre des mesures de protection réelles pour les troupeaux".
Jusqu'où peut-on intervenir sur les populations lupines sans remettre en cause la survie de l'espèce sur notre territoire ? Jusqu'où peut-on transformer les pratiques d'élevage sans dénaturer le métier des pastoralistes ? Comme le souligne Antoine Doré, sociologue à l'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea), il revient aux politiques publiques"d'inventer les dispositifs de négociation prenant à bras-le-corps de telles questions, afin de rendre possible l'instauration collective d'un "compromis supportable"". Faute de quoi la cohabitation du loup et de l'agneau deviendra impossible.


Un peu de pub !

Nous vous proposons de découvrir ce site  La gazette des alpages qui étaye les propos tenus notamment sur les accidents de chasse dans le livre de Pierre Athanaze.

Et bien sûr, penser à jeter un œil à nos liens utiles...

Bonne lecture...

mardi 13 novembre 2012

Le Livre noir de la Chasse



Pierre Athanaze est un naturaliste militant. Président de l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), il a par la passé été membre du Conseil National de la Chasse (CNCFS) et administrateur de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) pendant 10 ans. Autant dire qu'il connaît mieux que personne le monde de la chasse à la française. Il l'a vécu de l'intérieur et il en connaît tous les rouages, les travers. Le livre noire de la chasse qu'il nous livre ici fait le point sur ce lobby par la force de l'exemple, du cas concret et du fait avéré. En voici quelques passages et résumés qui illustrent son propos.

LA PRATIQUE OFFICIELLE DE LA CHASSE EN FRANCE
Dans cette partie, on découvre l'absence de statut pour les animaux sauvages. Ils sont soit chassables, soit protégés ou soit nuisibles. Mais surtout, ils n'appartiennent à personnes et de ce fait ils ne sont pas considérés comme des êtres sensibles. Les animaux domestiques eux le sont et bénéficient de lois qui les protègent de tout acte malveillant. Ce n'est pas le cas de la faune sauvage.

Avec 90 espèces, la France a le triste record européen du nombre d'espèces chassables sur son territoire, loin devant le second, le Danemark qui n'en a que 70, puis l'Allemagne avec 50. Comment justifier une telle différence ? Comment justifier que dans d'autres pays les espèces que tuent les chasseurs français sont protégées ? Où est la cohérence ?

L'âge moyen du chasseur ne cesse d'augmenter en France avec en parallèle un nombre de pratiquant en diminution continue depuis 40 ans. Aujourd'hui, avec 1,7 millions de pratiquants, cela représente une baisse de 50% en 35 ans. La France reste le pays qui possède le plus grand nombre de chasseurs en Europe mais ces derniers ne représentent que 1,9% de la population française soit une écrasante minorité.

De plus, avec les espèces chassables et dites nuisibles, le chasseur français peut pratiquer son loisir tout au long de l'année ce qui est encore une particularité unique en Europe.

L'organisation de la chasse
L'ONCFS est en partie financé par la taxe sur la redevance cynégétique et par le ministère de l'écologie. Il est censé encadré la pratique de la chasse en France mais dans les faits, il est géré par un Conseil d'Administration (CA) où les chasseurs sont majoritaires. Cette collusion entre chasseurs et administration est également à la base des dérives de cette activité.

La réalité de la pratique de la chasse en France
Dans la pratique, la chasse s'illustre bien souvent dans le dénie de démocratie et le non respect des lois comme par exemple le non respect de la non chasse en période de reproduction et de migration prénuptiale de certaines espèces listées par la Directive européenne « Oiseaux ». A de nombreuses reprises, la France est d'ailleurs condamnée par la cour de justice européenne pour le non respect de cette directive ce qui coûte aux contribuables des centaines de milliers d'euros chaque année.

La loi « Chasse » de 2000 tente de moderniser la pratique de la chasse mais ces réformes furent toutes annulées par Roselyne Bachelot dont notamment le mercredi sans chasse.

La chasse n'est pas un gage de bonne gestion de la faune comme voudraient nous le faire croire les chasseurs. De nombreux animaux vulnérables sont toujours chassés comme la Caille des blés, l'Alouette des champs, le Tétras lyre, le Grand Tétras, le Pigeon colombin ou le Canard chipeau. Pour ne reprendre que ce dernier dont la femelle est largement confondue avec celle du Canard colvert, les populations ont chutées de 20 à 50% selon les régions entre 1970 et 2000. Il serait urgent de retirer cette espèce de la liste des chassables.


Des prélèvements qui dépassent la raison
L'un des chiffres les plus parlant de ce ivre est certainement celui du prélèvement total en France : d’après un article publié dans une revue allemande très sérieuse (in Berichte zum Vogelschutz), il est tué en France près de 25 millions d’oiseaux, soit le ¼ des oiseaux tués dans toute l’Europe chaque année. La France est de très loin devant les 26 autres pays de l’UE, le pays du plus gros prélèvement d’oiseaux. Les résultats de cette étude sont vérifiés si on les compare avec les derniers chiffres officiels des prélèvements français qui d’ailleurs commencent à dater puisqu’il faut remonter à la période 1998-1999 pour les trouver.

Ce chiffre imposant est en plus à mettre en parallèle avec le fait que ces prélèvements sont en baisse constante depuis la précédente campagne de chiffres officiels.Les grives étaient 4 fois plus chassées en 1983-1984 qu’en 1998-1999. Pour les cailles c’était 2 fois plus en 83-84. 15000 Tétras lyres étaient tués à la chasse en 83-84 et seulement 1134 entre 1998-1999.
De ce fait, la chasse est la principale cause de mortalité des oiseaux dans notre pays sans parler des mammifères.

La chasse gestion où chasse consommation ?
Les chasseurs défendent leur loisir en prétendant que la chasse serait un outil de gestion indispensable des populations animales. Comment auraient donc fait les animaux sauvages avant l’invention du fusil de chasse pour rester équilibrés ? Si on ne tuait pas 4.5 millions de grives par an, quel serait le déséquilibre dans la nature ? Si la chasse épargnait chaque année le million de bécasses, les lombrics dont elles se nourrissent disparaîtraient-ils ? Bien sûr que non. Il n’existe quasiment pas d’espèces qui ne s’autorégulent pas, ni de cas où l’absence de prédateurs engendrerait des surpopulations. L’exemple du canton de Genève est une démonstration bien encombrante pour les chasseurs. Les espèces s’autorégulent en l’absence de chasse et ce depuis des dizaines d’années sans qu’il y ait eu de pullulation d’animaux. La seule espèce posant des soucis est le sanglier venant des cantons voisins mais nous verrons au chapitre suivant que cela est encore du à la chasse et les pratiques qui l’accompagnes.

Les cocottes rapportent du fric
Il existe un écart énorme entre l’image de la « chasse gestion » que tente de mettre en évidence les institutions cynégétiques et l’image plus réaliste des « lâchers de tirs » qui va à l’opposé du discours officiel. En effet, ce sont des millions de canards, des centaines de milliers de lièvres, de lapins de garenne qui sont lâchés chaque année. Cette chasse commerciale rapporte beaucoup d’argent à la fédération Nationale des Chasses Professionnelles (FNCP) et au Syndicat National des Producteurs de Gibiers (SNPGC). Faut dire que le lobby des éleveurs de gibiers est assez puissant puisqu’il est arrivé à prolonger la période de chasse aux faisans juste pour pouvoir écouler les « stocks ».
De plus, loin de l’objectif de gestion des équilibres naturels, les carnages occasionnés sur les animaux lâchers ne sont faits que pour pouvoir assouvir un instinct de mort peu avouable. Les animaux lâchers sont d’ailleurs d’origine génétique douteuse comme le « cochonglier » issu du croisement entre le cochon et le sanglier. Cet hybride est plus gros et plus prolifique que le sanglier sauvage ce qui augmente les dégâts aux cultures. D’ailleurs, bien que cette notion n’est aucun fondement écologique, d’après les mêmes critères couramment utilisés par les chasseurs, le cochonglier devrait classée « nuisible ».

La souffrance animale et les accidents mortels dus aux « saigneurs »
La souffrance animale n’est pas en reste dans ce livre. Le déterrage du Blaireau semble bien archaïque en France puisque l’espèce est protégée dans de nombreux pays européens. L’auteur signale que cette souffrance animale n’est jamais prise en compte par les chasseurs tout comme l’insécurité due à la pratique de la chasse entre chasseurs et entre chasseurs et non chasseurs. Ce sont en effet, des dizaines de morts chaque année. Les pouvoirs publics ont fait des efforts sur la sécurité routière et le respect du droit ce qui contraste étrangement avec le laxisme accordé aux chasseurs. La majorité des accidents arrivent le dimanche, jour de loisir de plein air pour une immense majorité de français.

Données issues de l'ASPAS pour la saison 2011


La chasse est l’activité de loisir dont la réglementation sur la sécurité est la moins contraignante et ce de moins en moins. Par exemple, il n’existe plus depuis 2008, de distance de sécurité règlementaire interdisant de chasser à proximité des maisons. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la sécurité liée à la pratique de la chasse est uniquement règlementée par les chasseurs eux-mêmes, département par département un peu comme un code de la route variable selon les départements et instauré par une minorité de chauffards. Pour en savoir plus cliquez ici.

Les chasses dites traditionnelles
L’auteur examine également toutes les chasses traditionnelles et leurs travers. Il souligne le fait qu’il n’existe aucun bilan chiffré sur la tenderie aux grives ni sur les tendelles en Aveyron et Lozère et que la chasse à la glu n’est pas sélective. Alors que la commercialisation est interdite, que deviennent les millions d’alouettes attrapées chaque année lorsqu’elles sont chassées « aux pantes » ?

Le cas du sanglier
Dans une démonstration appuyée par de nombreux faits, le cas de la gestion calamiteuse des sangliers est détaillé. Avec la manne financière qu’il représente malgré les dégâts qu’il occasionne, le « cochonglier » est aussi l’argument numéro un des chasseurs pour expliquer que la chasse est indispensable. Pourtant les chasseurs sont totalement responsables de cette surpopulation. De 50 000 abattus à la chasse en 1975, on est passé à 700 000 aujourd’hui. Les lâchers des années 70-80, les lâchers clandestins, l’agrainage et une gestion volontaire de la surabondance de cette population qui assure aux sociétés de chasse de gros revenus par la vente de cartes de chasse à la journée ont induit l’explosion des populations de sangliers dans toute la France. L’interdiction de l’agrainage serait une mesure efficace pour lutter contre cette prolifération. L’agrainage permet aux marcassins de mieux survivre les premières années. Comme les cochongliers sont plus gros et donc plus lourds que les sangliers sauvages non hybrides, ils augmentent d’autant plus les dégâts aux cultures.

santé publique et espèces dites nuisibles
L’acharnement des chasseurs sur les espèces qu’ils aimeraient voir classées nuisibles est symptomatique des dérèglements qui entachent la pratique de ce loisir.

Les arguments souvent utilisés pour classer nuisible un animal est la lutte pour la santé publique contre les maladies transmises par la faune sauvage aux humains ou aux animaux domestiques. Pas de chance, puisque les millions de tonnes de plomb issus des cartouches des chasseurs représente un risque majeur de saturnisme et de contamination des nappes phréatiques et donc du réseau d’adduction d’eau potable des foyers.

Le Blaireau par exemple peut potentiellement être vecteur de maladie comme la tuberculose bovine tout comme le cerf ou le chevreuil. Faut-il classé également ces espèces dans les nuisibles ?

L’échinococcose est certes potentiellement véhiculée par le renard tout comme le chien domestique et les autres animaux des fermes. Faut-il piéger les chiens domestiques pour autant ?

De plus, d’après l’Agence Française de Sécurité Sanitaire (AFSSA), tirer les animaux susceptibles d’être vecteurs ne sert à rien. Tuer un animal induit une niche écologique qui se libère bientôt colonisée par un autre individu ce qui provoque un flux d’individus et donc la propagation potentielle de maladies. Ce qui va à l’encontre de l’objectif initial.

Pire, dans la pratique, les chasseurs abandonne bien souvent les cadavres des animaux, les viscères dans la nature ce qui pour le coup représente un risque bien réel de contamination et d’épizootie. Dans un bulletin de juin 2007 de l’AFSSA, il est mentionné que les chasseurs, par ces pratiques, sont reconnus pour être la principale source d’infection à Mycobacterium bovis, l’agent de la tuberculose bovine.


Le braconnage de la faune
Dans cette partie Pierre Athanaze nous décrit les cas de grands braconnages organisés sous l’œil passif sinon bienveillant des pouvoirs publics pendant des dizaines d’années. L’exemple des Tourterelles des bois dans le Médoc, ou le braconnage des migrateurs hors période de chasse au col de l’Escrinet y sont détaillés avec force. Tous ces cas sont des flagrants délits de non respect de la loi, du droit de propriété et du droit européen. Comment ne pas faire un parallèle entre cette compromission des pouvoirs publics laxistes visiblement sous le joug du lobby de la chasse et les moyens disproportionnés mis en œuvre contre les quelques faucheurs d’OGM et la répression dont ils ont fait l’objet ? Aurait-il fallu que les faucheurs soient armés et aient en poche un permis de chasser pour que les préfets concernés les laissent agir ?

Conclusion
Pierre Athanaze démontre que la chasse n’est pas indispensable au maintien des équilibres écologiques. Les écosystèmes étaient équilibrés bien avant l’apparition de l’homme et jusqu’à ce qu’il invente les armes. Dans notre monde bouleversé par nos activités industrielles, nos infrastructures, les équilibres naturels n’ont pas plus besoin de la chasse, bien au contraire. La preuve est apportée par la réalité des équilibres des populations animales du canton de Genève déjà cité mais également de bien d’autres exemples.

Si la chasse persiste c’est uniquement dans un but de loisir, voire de culture. Rien d’autre, n’en déplaise aux dirigeants de la chasse qui voudrait la voir comme un moyen de gérer la nature. Se pose alors la question du maintien de ce loisir si néfaste pour la nature et pour la santé publique. Pour libérer les 98% de non chasseurs pris en otage en France, un referendum serait une bonne solution démocratique.

Pierre Athanaze propose ensuite les mesures d’urgence à mettre en œuvre pour limiter les nuisances de ce loisir : le dimanche sans chasse, les mesures de sécurité nationales et un panel de sanctions proportionnées aux manquements aux règles de sécurité pour les chasseurs, les contrôles ponctuels d’alcoolémie et acuité visuelle, un périmètre de sécurité sans chasse autour des habitations et grandes voies routières et ferroviaires, l’interdiction de l’agrainage des sangliers, la création d’un statut juridique pour la faune sauvage en la reconnaissant comme des êtres sensibles, le bannissement du prosélytisme de la chasse dans les écoles, la protection et la prise en compte du caractère dérangeant pour la faune sauvage induite par la pratique de la chasse dans les phases critiques du cycle de vie des espèces (migration, grands froids, canicules …).

Notre environnement continue à se dégrader. Or l’interdiction de la chasse sur des espèces comme les rapaces a été bénéfique ; la preuve que l’arrêt de la chasse est une bonne mesure pour les espèces menacées. La chasse n’étant plus qu’un loisir très néfaste pour les espèces et les milieux et que la protection de la nature et de l’environnement est l’une des principales préoccupations des français, combien de temps encore l’administration française, les pouvoirs publics et la classe politique continueront-ils de soutenir cette chasse ?

Au vu de ce livre, la chasse apparaît complètement en décalage avec la réalité et les aspirations nouvelles de la société française d’aujourd’hui. Sa réforme serait un minimum indispensable.

Maintenant pour vous féliciter d'avoir lu ce message jusqu'au bout, rigolons un peu ...