mardi 2 avril 2013

On le savait déjà, mais là les chiffres sont vraiment éloquents : les grands prédateurs sont vraiment des boucs émissaires !

Le détail ici...

LE DIESEL UNE URGENCE DE SANTE PUBLIQUE

L’organisation mondiale de la santé, l’OMS, a dénoncé en juin 2013 les méfaits de ce carburant sur la santé, le déclarant cancérigène.

En effet sa combustion produit des particules fines, résidus d’une combustion incomplète au sein des moteurs. Or ces particules fines sont dangereuses car leur dimension est inférieure à 1 micromètre (le danger se situe en deça de 2,5 micromètres). Elles pénètrent donc profondément et sans difficulté dans l’appareil respiratoire, devenant source de cancer. Selon l’OMS ces derniers entraînent 42000 décès par an.
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Elle produit également des oxydes d’azote NOx , x étant un nombre entier ou fractionnaire. Ces divers oxydes d’azote provoquent une irritation des poumons et génèrent à terme des maladies bronchiques : asthme, allergies, bronchites chroniques, insuffisances respiratoires et même maladies cardio-vasculaires comme l’infarctus. Maladies qui se comptent par milliers de cas.

Certains spécialistes affirment même que le danger des particules fines équivaut en terme de santé publique au scandale de l’amiante. Et pourtant là aussi la nocivité des particules fines est connue depuis très longtemps par les constructeurs et les pouvoirs publics

Une des raisons majeures de cet état de fait tient aux politiques suivies par les différents gouvernements qui ont depuis toujours voulu favoriser le diesel en pratiquant une fiscalité avantageuse pour ce carburant. En effet, à la pompe, le gazole coûte 1,497 euro le litre alors que le SP95 revient en moyenne à 1,622 euro le litre. Cette différence de prix s’explique par l’application de taxes d’un montant inégalitaire pour ces deux produits : 54% pour le SP95 et 47% pour le diesel. . Cette politique a abouti à ce qu’aujourd’hui les ¾ des voitures utilisent le diesel.

Cette pratique a amené la commission européenne à assigner notre pays devant la cour de justice européenne pour manquement aux règles en matière de qualité de l’air. Par ailleurs Récemment la Cour des Comptes a émis un rapport critique à propos de la fiscalité appliquée au carburant diesel. La ministre Delphine BATHO s’est dite favorable à un rééquilibrage de la fiscalité des carburants.

C’est la raison pour laquelle nous nous réjouissons à la FDANE que les pouvoirs publics prennent ce problème à bras le corps. Mais la partie est loin d’être gagnée car il existe un lobby pro diesel chez les constructeurs et les automobilistes qui souhaitent continuer à pouvoir rouler moins cher et à traiter par le déni les effets gravissimes à terme du moteur diesel.

Outre les conséquences positives sur la santé publique, la diminution de consommation de diesel rééquilibrerait notre balance des paiements. En effet la France par ses usines de raffinage produit trop d’essence (voir l’épineuse question du site petroplus menacé de fermeture), qu’elle revend sans bénéfice réel. En revanche elle ne produit pas assez de diesel qu’elle se voit obligée d’importer pour un montant de 10 milliards d’euros.

Il est donc urgent de modifier la fiscalité qui aura des effets bénéfiques sur la santé des hommes et celle de l’économie. Cette conjonction est suffisamment rare pour qu’elle mérite d’être soulignée et défendue.

Source : Marion Douet agence Reuters, institut national du cancer, rapport du Sénat R05037